Lou Madrigal

En mars 2019, en plein mouvement des gilets jaunes, des militant-es ont investi un ancien hôtel-restaurant abandonné de Lannemezan, Le Madrigal. 

Depuis, un collectif s'est installé durablement au Madrigal et y mène un grand nombre d'activités sociales et solidaires : au-delà de la solution d'accueil d'urgence, ou à plus long terme, on trouve au Madrigal un tissu d'activités solidaires et autogérées, sociales et culturelles.

Le Madrigal est une réponse immédiate aux situations d'urgence. Faute de logements sociaux en nombre suffisant ou de loyers abordables, et tandis que sont rognées les APL ou les lois protégeant les locataires, les personnes mal-logées, sans logis ou sans-papiers sont oubliées. Il ne reste souvent que le choix de la rue (où l'on meurt en moyenne à 48 ans !), ou celui de la prison ou des CRA!

Depuis 5 ans, plus de 200 personnes ont été accueilli-es au Madrigal, pour une nuit, une semaine ou plusieurs mois. Là où l'Ếtat échoue à proposer à toutes et tous un logement et une vie digne, le Madrigal devient un espace d'accueil inconditionnel pour les personnes en situation de grande précarité. Il devient aussi parfois une solution tremplin à plus long terme où les habitant-es pourront vivre, se développer et sortir du cycle de l'urgence et de la précarité.

Le Madrigal développe plusieurs activités sociales (friperie et recyclerie solidaires), parfois en partenariat d'autres collectifs du département, et apporte une aide directe aux plus précaires. Quand le capitalisme plonge les plus fragiles dans la précarité, le Madrigal met en avant les mots "solidarité, entraide et démocratie" !

A l'espace social s'ajoute un espace d'éducation populaire, cour de salsa, de philosophie, de création artistique et de diffusion culturelle : le Madrigal propose une bibliothèque et accueille nombreux concerts, ciné-débats, scènes de théâtre ou activités pour les plus jeunes, cantine populaire et réparation de velos. Il permet un accès pour toutes et tous à la culture populaire et aux loisirs.

Le Madrigal est aussi et enfin un espace militant, soutien les luttes : à plusieurs reprises, les organisations locales s'y réunissent, le collectif "Touche pas à ma forêt", ou pour le collectif "Pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah" notamment, etc...

Nous souhaitons aider dans de meilleures conditions les gens accueillis, améliorer l'électricité (les normes et la capacité solaire), rafraîchir le bâtiment avec des peintures, la création d'une nouvelle fresque, acheter des outils pour les réparations de vélos et du bâtiment, entretenir notre poulailler et jardins, enfin faire en sorte que ce lieux militant et solidaire ait encore de longue année devant lui.